mardi 9 décembre 2014

PHILARMONIE DE PARIS









La Philarmonie de Paris ouvrira ses portes en janvier 2015. Elle réunit le bâtiment conçu par Jean Nouvel et l'actuelle Cité de la musique.

Le grand ensemble se donne ainsi les moyens de conjuguer toutes les approches de la musique pour contribuer au renouvellement de l’offre artistique, éducative et culturelle, sur le plan local et national.

Dès janvier 2015, la Cité de la musique, dont le bâtiment a été conçu par Christian de Portzamparc, sera débaptisée. À terme, l’institution est conduite à disparaître sous sa forme actuelle pour se métamorphoser au sein du projet global de la Philharmonie de Paris.
Concrètement, les activités de la Philharmonie de Paris vont, dans le futur, se déployer dans deux bâtiments :
  • celui qui sera inauguré en janvier 2015, conçu par Jean Nouvel, nommé « Philharmonie 1 » ;
  • celui qui abrite depuis vingt ans la Cité de la musique, nommé « Philharmonie 2 ».

Les piliers artistiques de cette nouvelle scène philharmonique sont l’Orchestre de Paris (orchestre résident), l’Ensemble intercontemporain (ensemble résident), ainsi que trois formations associées : l’Orchestre de chambre de Paris, l’Orchestre national d’Île-de-France et Les Arts Florissants.
Ce projet unifié de la Philharmonie est conduit par l’actuelle équipe de direction de la Cité de la musique. Il intègre l’ensemble des personnels qui font jusqu’à présent vivre la Cité, à la fois sur le site de la Villette et à la Salle Pleyel.

Pour en savoir plus: http://www.philharmoniedeparis.fr

mardi 11 novembre 2014

LE SAVIEZ-VOUS?



Les premières représentations des œuvres de Wagner à Paris ont soulevé une vague de critiques violentes. Parmi les quelques rares admirateurs du grand compositeur : Charles Baudelaire qui fut immédiatement enthousiasmé par cette nouvelle musique. Voici un extrait d’une lettre que Baudelaire envoya à Wagner après avoir assisté à une représentation de l’ouverture de Lohengrin à Paris en février 1860 : 


« Le lecteur sait quel but nous poursuivons : démontrer que la véritable musique suggère des idées analogues dans des cerveaux différents. D’ailleurs, il ne serait pas ridicule ici de raisonner a priori, sans analyse et sans comparaisons ; car ce qui serait vraiment surprenant, c’est que le son ne pût pas suggérer la couleur, que les couleurs ne pussent pas donner l’idée d’une mélodie, et que le son et la couleur fussent impropres à traduire des idées ; les choses s’étant toujours exprimées par une analogie réciproque, depuis le jour où Dieu a proféré le monde comme une complexe et indivisible totalité.


La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles ;    L'homme y passe à travers des forêts de symboles qui l'observent avec des regards familiers,comme de longs échos qui de loin se confondent dans une ténébreuse et profonde unité, vaste comme la nuit et comme la clarté,    les parfums, les couleurs et les sons se répondent.      

 Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, doux comme les hautbois, verts comme les prairies,     et d'autres, corrompus, riches et triomphants, ayant l'expansion des choses infinies,    Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens  qui chantent les transports de l'esprit et des sens. 

 Je poursuis donc. 

Je me souviens que, dès les premières mesures, je subis une de ces impressions heureuses que presque tous les hommes imaginatifs ont connues, par le rêve, dans le sommeil. Je me sentis délivré des liens de la pesanteur, et je retrouvai par le souvenir l’extraordinaire volupté qui circule dans les lieux hauts. Ensuite je me peignis involontairement l’état délicieux d’un homme en proie à une grande rêverie dans une solitude absolue, mais une solitude avec un immense horizon et une large lumière diffuse ; l’immensité sans autre décor qu’elle-même. Bientôt j’éprouvai la sensation d’une clarté plus vive, d’une intensité de lumière croissant avec une telle rapidité, que les nuances fournies par le dictionnaire ne suffiraient pas à exprimer ce surcroît toujours renaissant d’ardeur et de blancheur. Alors je conçus pleinement l’idée d’une âme se mouvant dans un milieu lumineux, d’une extase faite de volupté et de connaissance, et planant au-dessus et bien loin du monde naturel. » 

Lettre à Wagner. Avril 1861